Semaine de 4 jours : une idée qui progresse dans les entreprises et les administrations

Test réussi : 92% des entreprises britanniques qui s’étaient engagées à essayer la semaine de quatre jours en juin dernier veulent continuer sur cette voie. Le think tank Autonomy, à l’origine de ce qui est décrit comme la plus vaste expérience menée dans le monde sur la semaine de quatre jours, appuyé par des chercheurs de l’Université de Cambridge et du Boston College, ont présenté ses résultats mardi 21 février devant la Chambre des communes. Sur 61 entreprises engagées, 56 vont rester à la semaine de quatre jours et 18 disent que le système est désormais définitivement adopté pour elles

Les chiffres sont éloquents : un taux de burn out en baisse de 71%, un taux de départ de l’entreprise réduit de 57%, une réduction de 65% du nombre de jours d’arrêt maladie, des niveaux d’anxiété, de fatigue et de problèmes de sommeil en chute libre. Une grande partie des 2 900 salariés concernés décrivent un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle , une plus grande satisfaction sur leurs relations personnelles et même leurs finances.

Tous les secteurs sont concernés

Ces entreprises avaient adopté le fait d’avoir un jour de congé supplémentaire tout en gardant le même salaire. Et pas d’imposer en échange des journées de travail plus longues, comme cela se fait en Belgique. Des horaires normaux, quatre jours par semaine, sans perte de salaire et surprise, les bénéfices des entreprises engagées a légérement augmenté, de 1,4%.

Pour Pierre Larrouturou, député européen à l’origine de cette idée dès 1993 et qui observe désormais le phénomène partout en Europe, pour les entreprises qui ont du mal à recruter, les quatre jours sont un argument décisif. Depuis la crise sanitaire, dit-il, il y a une aspiration à un nouvel équilibre entre personnelle et vie professionnelle.

Des expérimentations qui se multiplient en Europe et dans le monde

Les expérimentations de la semaine de quatre jours se sont multipliées récemment en Europe, mais aussi aux Etats-Unis et au Canada ou encore en Australie et en Nouvelle-Zélande.

En Espagne, le gouvernement espagnol a par exemple lancé fin 2022 un programme pilote destiné à aider les PME du secteur industriel à réduire le temps de travail hebdomadaire de leurs salariés sans baisser leurs salaires, dans le but de stimuler la productivité. Ce projet sera testé durant deux ans dans des entreprises souhaitant tester des réformes d’organisation susceptibles de « générer une hausse de productivité qui compense les surcoûts salariaux ». Les entreprises intéressées devront s’engager à réduire d’au moins 10% le temps de travail hebdomadaire de leur salariés, sur une période de deux ans. Cette mesure devra toucher au minimum 25% de leurs employés.

 Des débuts timides en France

En France, le service public pourrait montrer l’exemple même si les débuts sont timides. Fin janvier, Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, annonçaient que les agents de l’Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) de Picardie pourraient tester pendant un an la semaine de 36 heures en quatre jours, une expérimentation sur le bien-être au travail.

« Globalement, les Français sont favorables à plus de libertés dans leur organisation, même si tous n’ont pas envie de cumuler 35 heures sur quatre jours », déclarait alors Gabriel Attal au quotidien L’Opinion. « Je crois que beaucoup de Français aspirent aujourd’hui à travailler différemment », a estimé Gabriel Attal. « La semaine de 35 heures en quatre jours, que 10.000 Français expérimentent déjà dans des secteurs économiques très variés comme le recyclage industriel ou l’informatique, cela peut être moins de temps passé dans les transports, moins de stress, et au final, plus de bien-être au travail ».

L’UNSA Finances avait mis ce sujet au centre de sa campagne électorale de 2022.

En janvier dernier, lors d’une audience avec Gabriel ATTAL, nous avons demandé son expérimentation dès que possible au sein de nos ministères de l’Economie et des Finances.

C’est un sujet d’organisation du temps de travail qui progresse dans les esprits et qui a reçu un bon accueil dans nos ministères.

L’UNSA Finances compte bien continuer à pousser ce dossier montrant encore une fois que nous sommes en phase avec les recherches d’équilibre entre temps professionnel et temps personnel, notamment pour les agents qui ont vu leur service être fermé et devant faire de nombreux kilomètres pour se rendre à leur travail.

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